Loges et Francs-Maçons de la Haute-Vienne : De l’Ancien Régime à la Cinquième République

Au cœur d’une région enclavée, réputée hostile au changement, dès le milieu du XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie s’installe à Limoges puis à Bellac et Le Dorat. Les Ateliers sont alors composés de bourgeois, de négociants, d’artisans, souvent membres de confréries de Pénitents, qui empêchent, sans doute, la création de loges d’Adoption (qui admettaient les femmes).

En Haute-Vienne, contrairement à ce qui se passe dans d’autres départements, les loges d’Ancien Régime ne sont pas réactivées sous l’Empire, les anciens Maçons préférant créer de nouveaux ateliers. En 1815, le préfet Texier-Olivier est Vénérable de la loge l’Amitié qui admet de nombreux fonctionnaires.

Plusieurs membres des deux loges de Limoges « acquises aux utopies sociales » participent, comme Théodore Bac, à la révolution de 1848. Le Frère Laclaudure joue un rôle essentiel dans le passage du canton de Châteauponsac à l’Église Nationale puis au protestantisme.

Pendant la guerre de 1870, les Artistes Réunis transforment leur loge en hôpital ; la Maçonnerie rivalise avec l’Église dans le domaine caritatif. C’est le début d’une lutte plus âpre qui conduira à la séparation des Églises et de l’État.

Si les Maçons sont à la tête du combat anticlérical, ils jouent aussi un rôle déterminant dans l’industrie porcelainière et n’hésitent pas à s’investir dans le mouvement coopératif et les sociétés de secours mutuels. Pourchassés sous Vichy, beaucoup entrent dans la clandestinité. Après-guerre, plusieurs résistants, parmi les plus célèbres, les rejoindront.

Actuellement, les principales obédiences sont représentées : une vingtaine de loges se réunissent à Limoges, Aixe, Chalus, Saint-Junien et Saint- Yrieix.