Elva, suivi de Dans nos bruyères

Resumat

Née en Hollande d’un garçon d’écurie et d’une dentellière qui eurent neuf enfants, Neel Doff (1858-1942) connut dans son enfance et dans son adolescence une misère atroce, vivant dans les caves d’Amsterdam ou des taudis d’Anvers ou de Bruxelles, après que ses parents aient émigré en Belgique pour tenter d’échapper à la faim. Dès l’âge de huit ans elle s’occupe à  des petits métiers, à douze ans elle est commissionnaire puis « trottin » chez une modiste. Survient une période particulièrement difficile et trouble où il semble qu’elle ait connu la prostitution et l’hôpital. Elle avait dépassé la cinquantaine lorsque, littéralement étouffée par la remontée de ses souvenirs, elle prit la plume pour transposer en des pages d’un réalisme à la fois brutal, poétique et dépouillé ses Jours de famine et de détresse (1911).

Le présent ouvrage se compose de deux nouvelles de longueurs inégales et de tons très différents. La plus courte, « Elva », dresse le portrait plein d’humour d’une petite bonne aussi délurée qu’attachante, dont la naïveté cynique horrifie Neel Doff. La plus longue,  « Dans nos bruyères », évoque l’enfance et l’adolescence de Thyske, dixième enfant d’une famille de paysans pauvres, petit rouquin mal-aimé à la sensibilité écorchée et à l’esprit vif, et fait un tableau très noir de la vie rurale en Campine dans les années 1910. On retrouvera dans ces deux récits l’attention portée par Neel Doff à l’humanité des individus, jusque dans ses aspects les plus désespérants.