Aubiat

Resumat

Remarquable fidélité que celle de Michel-François Lavaur à la langue occitane dans sa variante limousine. Depuis plus de vingt ans, la série des Aubiat rassemble ses poèmes bilingues avec une belle unité de ton et d’inspiration. La nature corrézienne et quercynoise, celle des causses et des vallées de son enfance, y joue un rôle essentiel. Comme l’a écrit Gilles Lades, “Michel-François Lavaur est un irréductible sans aigreur et sans haine, trop proche de ses ancêtres pour ne pas dédaigner la foire aux vanités… Il se voue à la science du plus humble, du plus campagnard et du plus sauvage” (Anthologie des poètes du Quercy, éd. du Laquet).

C’est cette campagne préservée, avec ses brebis, ses vaches, ses oiseaux, ses truites et ses chevreuils que l’on retrouve ici. L’évocation de la mère, des vieux ou de la belle meunière ne relève pas d’un passéisme grelottant mais sert au contraire d’assise à une morale existentielle, une sagesse qui interpelle l’avenir. En cela, Lavaur est le digne héritier des troubadours de son pays natal.

Jean-Pierre Thuillat